ROmerican Avant-Garde / 2025

Formé par Dominique Weber et Cédric Pescia à la Haute école de musique de Genève, Dinu Mihailescu (né en 1988) jette des ponts entre deux continents et deux époques. Deux compositeurs roumains audacieux et quatre avant-gardistes américains y partagent leur « envie de renouveau ». `{`..`}` Jacob Druckman (1928-1996) fut, lui aussi, un élève de Copland. Nichés au cœur du programme, ses Sept Péchés capitaux étonnent : créés à Paris en 1955, ils demeurent inexplicablement dans l’ombre. Le premier mouvement (Orgueil), avec ses effets de résonnance, prolonge l’univers d’Enesco en lui donnant des allures aussi grandioses qu’impérieuses. Le troisième, qui combine Avarice, Gourmandise et Luxure, brille par son invention : après avoir englouti le clavier, la musique s’alourdit comme sous l’effet d’un ballonnement grotesque, avant de se ruer de nouveau avec un appétit vorace. C’est la pépite de cet album singulier, défendu avec autant de talent que de conviction.

Le disque croise de courtes pièces pour piano de compositeurs étatsuniens et roumains du XXe siècle, John Cage (In a Landscape), Bernstein (Sept anniversaires), Copland (Quatre blues), Georgescu (Trois miniatures), Enesco (Carillon nocturne). Son ambition est de dresser un pont, d’imaginer un moment musical moins formel, d’un seul souffle, autour d’une œuvre rare, Les sept péchés capitaux de Jacob Druckman, pour un public qui n’a pas besoin d’avoir des références «classiques».

Conçu par le pianiste roumain Dinu Mihailescu ce programme s'articule autour de pièces de compositeurs américains et roumains de la première moitié du 20ème siècle. Il a également un versant performatif puisqu'il se joue en concert sans interruption et sans applaudissement. `{`..`}` Dernier exemple de ce collage musical concocté par le pianiste : le ``Carillon Nocturne`` issu de la Suite op. 18 de Georges Enescu, pépite isolée mais qui constitue une merveilleuse conclusion à un programme rare et fastueux.